Pendant ce temps là, dans le cottage où elle s’était réfugiée avec son chiot, ESPERANCE reçut un coup de fil inattendu :
DOC ANDREWS : « Bonjour Melle Libertiny, ici le docteur Andrews. J’ai le résultat de vos examens et de vos analyses. Félicitation jeune femme c’est positif, dans sept mois vous serez maman ! »
Celle-ci abasourdie mais très émue reposa le téléphone et caressa son ventre. Elle attendait un bébé de cet homme qui lui avait apporté tant de bonheur et ensuite fait tant de mal. Elle n’avait plus le droit de vouloir mourir, pour cet enfant qu’elle élèverait avec amour tout en ne lui disant aucun mal de son père et ce petit chiot qui la regardait avec adoration.
ESPERANCE : « Non stop, pense à lui ou à elle ! Tu es seule et alors tu en as l’habitude ! Dès demain, tu récupères ta voiture et tes bagages et tu t’en vas très loin d’ici, très loin, là où le mal ne t’atteindra pas, loin de lui. » Sur ces réflexions elle posa la tête sur l’oreiller et finit par sombrer dans un sommeil rempli de cauchemars.
Le lendemain le réveil fut très dur pour elle. Elle se sentait très mal mais elle devait réagir. Ces deux êtres vivants comptaient sur elle : son bébé qui grandissait en elle et son chien qu’elle finit par appeler BETHOVEEN. Elle alla prendre une bonne douche puis revint près du téléphone. Devait-elle le lui dire ? Cette question n’arrêtait pas de résonner dans sa tête. Non il ne voulait pas d’elle, il ne voudra pas du bébé non plus et cet enfant était tout ce qui lui restait de sa famille, enfin le croyait elle !
Elle prit le téléphone et appela le dépanneur afin qu’il lui ramène sa voiture au cottage. Pendant ce temps des pensées tenaces tournaient sans arrêt dans son crane et une sonnerie de son portable la sortie de cet état d’esprit inconfortable : c’était son tuteur qui l’appelait.
BRYAN LAFFERTY, son beau père était un homme très secret qui, brisé par la vie et le malheur peu de temps avant l’arrivée de cette petite fille qui lui était confiée, avait du mal à montrer quand il aimait quelqu’un. Aussi quand ESPERANCE apparut dans sa vie aussi malheureuse que lui, il l’aima tout de suite mais il ne sut pas le lui montrer de peur de souffrir à nouveau. Il l’éleva du mieux qu’il le put car il n’avait pas l’habitude des filles.
Malheureusement il n’avait pas su lui montrer cet attachement profond qui le reliait à elle et quand elle eut atteint ses dix huit ans, elle demanda à être maitresse de sa fortune et de sa vie .Elle partit à l’aventure, voulant découvrir les mondes et leurs coutumes : c’était son rêve…….Elle lui manquait cruellement et il devait le lui dire. Et c’est comme ça qu’il se décida à se sortir de sa réserve et de lui téléphoner……
BRYAN : « Ma chérie c’est moi, comment vas-tu ? Je sais que l’on n’a jamais été vraiment proche tous les deux et surement à cause de moi mais tu me manques cruellement ma petite chérie, ma petite fille adorée ! »
ESPERANCE étourdit par cet aveu, pleura au téléphone. Celui-ci se crispa et crut que c’était de sa faute : »pardon ma puce, je ne voulais pas te faire pleurer ! »
ESPERANCE : « viens me chercher papa je t’en supplie ! Je ne me sens pas bien ! Je te raconterai tout ! Viens vite s’il te plait ! »
BRYAN tout ému qu’elle l’ait appelé papa, lui demanda où elle se trouvait. Il lui dit de s’allonger, qu’il arrivait aussi vite qu’il le pouvait ! Quand il arriva et qu’il vit son triste état, il la prit dans ses bras et lui murmura pleins de mots d’amour. Elle pleura toutes les larmes de son corps sur lui. Il lui fallut un bon moment pour qu’elle puisse se calmer un peu et elle lui raconta tout d’une voix secouée par le chagrin et les sanglots.
ESPERANCE : « Il ne veut pas de moi papa ! Il ne voudra pas du bébé non plus et moi je veux le garder ! Je me sens tellement mal, je suis frigorifiée !
BRYAN retrouva ses reflexes de chirurgien enfouis en lui bien qu’il fut chef diplomate aujourd’hui. Il soigna de son mieux son enfant, priant Dieu pour qu’il ne la lui prenne pas elle aussi. Mais il dut constater aux fils des heures qu’il valait mieux la conduire au plus vite à la clinique qui n’était pas très loin sinon elle risquait de perdre sa vie et celle de son enfant qu’elle aimait tant. Et lui aussi n’avait aucune envie de la perdre. Aussi il la recouvrit d’une couverture bien chaude après avoir déposé BETHOVEEN et ses bagages dans sa voiture.
Il l’installa le plus confortablement possible et il fila aux urgences de la clinique……….